Des coordonateurs de l'expédition qui étudient la carte
Des coordonateurs de l’expédition qui étudient la carte

Le 19 novembre 2016, l’Akademik Treshnikov, quittait le port de Bremerhaven, en Allemagne, pour une expédition vers les eaux tumultueuses de l’Atlantique, en direction du pôle Sud. À bord de ce brise-glace russe de 134 mètres de long conçu pour l’exploration polaire, près de 22 projets scientifiques seront menés au gré de la houle plus ou moins clémente de l’océan Austral. Au cœur de ces projets, la science, l’océan, la vie et ses dynamiques. Cette expédition rassemble, pour la première partie du voyage, 127 scientifiques, étudiants et marins qui, réunis autour de la gastronomie russe, vont cohabiter dans cet univers clos pendant 25 jours. Certains, dont le Capitaine Dimitri Karpenkov et son équipage, seront embarqués pour 5 mois. À une vitesse de 12 nœuds marins, c’est-à-dire 25 km/h, l’Akademik Treshnikov se dirige actuellement vers l’Afrique du Sud, où le port du Cap marquera la fin du premier «leg» de cette expédition vers l’Antarctique. Il s’en suivra trois autres, durant lesquels le tracé de l’expédition effectuera une circonvolution autour du pôle Sud.

Ce «leg 0» rassemble, autour du directeur scientifique David Walton, des étudiants et scientifiques de tous les horizons.  Quarante-neuf étudiants en masters ou doctorants s’organisent autour des projets de seize scientifiques embarqués. Ces étudiants viennent, entre autres, de Russie, de Suisse, du Népal, de Namibie, d’Afrique du Sud, de Californie, de Norvège, de France, du Nigeria et d’Australie, et tous sont spécialisés dans un champ d’étude relié aux sciences marines. L’océanographie s’explore ici avec le prisme de la chimie et de la biologie.

Chaque minute est une occasion d’apprendre

Giuseppe Suaria, Présentation sur les micro-plastiques
Giuseppe Suaria, présentation sur les micro-plastiques

Le programme à bord varie en fonction des conditions climatiques et des horaires de la cuisine. Autour de ces deux points essentiels, le travail et la recherche scientifique s’organisent. Chaque matin, un thème de recherche est présenté. Aujourd’hui, par exemple, la réalité terrifiante et inaltérable de la pollution micro-plastique dans les océans et son impact sur la vie aquatique étaient abordés par le professeur Stefano Aliani. La recherche effectuée ici montre que nous ne pouvons pas penser nettoyer ces dégâts plastiques amassés dans les gyres de chacun de nos océans sans, dans un premier temps, changer notre manière de consommer et de jeter. Chaque jour, une nouvelle présentation sera donnée et chaque minute à bord est une occasion d’échanger, de débattre et d’apprendre.

Cette université marine est offerte par la Société Russe de Géographie, grâce à l’implication de Mr Frederik Paulsen, consul honoraire de la Russie en Suisse et de l’Institut Polaire Suisse sous la direction de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en la personne de Mr Philippe Gillet. En quelques mois, cette université maritime a vu le jour, et rempli le bateau de ces échanges de savoirs. De nombreux travaux de groupes auront la mission de souder cette future communauté de scientifiques.

Vous pouvez suivre l’avancée de cette expédition et le tracé du bateau en direct sur notre blog, ou sur http://www.marinetraffic.com/en/ais/home/shipid:348863/zoom:9

Victorine Sentilhes,
journaliste embarquée avec l’ACE Maritime University.