Konrad Steffen, a glaciologist and the new scientific director of the Swiss Polar Institute (SPI), has been involved in polar research for the past 40 years. His work has focused primarily on the Arctic, particularly the changes taking place within Greenland’s ice sheet. He is also a professor at ETH Zurich and director of the Swiss Federal Institute for Forest, Snow and Landscape Research WSL.
Actif dans la recherche polaire depuis 40 ans, Konrad Steffen est le nouveau directeur scientifique du Swiss Polar Institute (SPI). Glaciologue, il a essentiellement travaillé en Arctique, notamment sur les changements de la calotte glacière du Groenland. Il est également professeur à l’ETH Zurich et directeur de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL.
- Professor Steffen, why is the Swiss Polar Institute so necessary today?
Research in this field tended to be conducted by small groups that organized their own expeditions and ran their own projects. In Switzerland, there had never been any kind of initiative aimed at coordinating all this work. The effects of climate change on polar and alpine regions are now so evident that we urgently need to coordinate our efforts and conduct cross-disciplinary research. This is what we did with the ACE project, where researchers from fields like oceanography, glaciology and biology came together in an attempt to improve our understanding of the climate-change process in a region.
- Konrad Steffen, pourquoi une structure telle que le Swiss Polar Institute est-elle importante aujourd’hui?
Dans ce domaine, la science a fonctionné par petits groupes de recherche, qui organisent des expéditions et mènent des projets de leur côté. Il n’y avait pas encore eu, en Suisse, d’initiative pour coordonner tous ces efforts. Maintenant, les effets du changement climatique dans les régions polaires et alpines sont si palpables qu’il est urgent de rassembler nos énergies et de mener des recherches plus interdisciplinaires. A l’image de ce qui s’est fait dans le projet ACE, où l’océanographie, la glaciologie et la biologie, entre autres, se sont conjuguées pour comprendre une région ou un processus.
- What for you is the top priority when it comes to the polar regions?
At the SPI, one of our aims is to devise a strategic plan within the scientific community. More personally, I think that we urgently need to assess the mass balance of ice sheets across the globe. That’s what will have the greatest and swiftest impact in terms of rising sea levels and changes to our coastlines. Instead of studying individual glaciers in the Alps, we need to look at the bigger picture and observe in detail how the atmosphere interacts with large ice sheets, such as those in Greenland and the Antarctic. We need to connect the dots to see how the system as a whole is affected.
- Quelle est selon vous la plus haute des priorités en matière polaire?
Au niveau du SPI, il y aura un plan stratégique discuté au sein de la communauté scientifique. D’un point de vue plus personnel, je pense qu’il est urgent d’étudier le bilan de masse de la couverture glaciaire au niveau planétaire. C’est là que les effets, en termes d’augmentation du niveaux des mers et de transformation des côtes, seront les plus rapides et importants. Il s’agit d’observer de manière globale et détaillée les interactions entre l’atmosphère et les grandes structures de glace, tels que le Groenland ou le continent antarctique. Et non d’étudier un glacier des Alpes de façon isolée. Il est important de relier tous les points et de voir les choses de manière systémique.
- What made the ACE such an innovative expedition?
There have been many scientific expeditions to the Antarctic, but they usually only cover part of the continent. This was the first time that an expedition went all the way around the continent in one three-month period, studying all the oceans during the same season. That provides a fuller picture of the issues, such as microplastics – during the trip, we really saw that they were everywhere! The expedition also served up attractive career opportunities for budding young scientists and enabled several research groups to establish long-term partnerships.
- En quoi un outil tel que l’expédition ACE est-il particulièrement novateur?
De nombreuses expéditions scientifiques sont menées en Antarctique, mais en général seulement dans une partie du continent. En faire le tour complet en trois mois, et ainsi couvrir tous les océans durant une seule et même saison, c’est vraiment inédit. Surtout, cela offre une vision plus globale des problématiques, comme celle des microplastiques par exemple. Avec cette expédition, nous avons pu constater qu’ils sont partout! De plus, cette initiative a permis à des jeunes scientifiques de trouver d’intéressantes opportunités de carrière et à plusieurs groupes de recherche d’instaurer des collaborations durables.
- Are any other expeditions in the pipeline?
Yes, the next one is planned for 2019. The aim is to sail around Greenland. We are in the process of looking for a vessel and determining what sort of research will be undertaken during the trip.
- D’autres expéditions de ce type sont-elles prévues ?
Oui, la prochaine est prévue pour 2019. Il s’agira de faire la circumnavigation du Groenland. Nous sommes en train de prospecter pour un navire et commençons à définir les recherches qui seront menées durant ce voyage.
Interview by: Sarah Perrin
Translation: Christopher Scala